Des cours sans papier ni crayon par Samuel Le BIHAN 2009 pour Revue échanger
Le collège E.-de-Martonne de Laval a développé depuis de nombreuses années l'usage des nouvelles technologies. L'un de ses promoteurs, Patrick Richard, professeur de technologie, a poussé la logique informatique jusqu'à remplacer le classeur disciplinaire par une simple clé USB. Reste encore à créer un environnement qui réponde à cette transformation et à en apprendre les règles.
L'apprentissage des nouvelles technologies numériques est une des priorités du collège : "Le projet d'établissement, outre le volet spécifique d'intégration des handicapés et ceux, plus traditionnels, d'orientation ou d'éducation à la santé et à la citoyenneté, présente un axe fort en direction des nouvelles technologies. Ainsi, toutes les salles de cours ont-elles accès à l'internet en réseau filaire ou sans fil. Toutes les disciplines disposent au minimum d'un ou deux vidéoprojecteurs et d'ordinateurs dédiés, et tous les élèves de quatrième et de troisième bénéficient d'un espace numérique de travail accessible depuis leur domicile. Dans le même registre, le collège est également établissement pilote dans l'utilisation des tableaux interactifs et des ordinateurs portables, notamment en technologie et en mathématiques. Enfin, tous les élèves valident le brevet informatique et internet". Comment se traduit concrètement la mise en œuvre de cette volonté inscrite dans les textes ?
Une très grande majorité des familles françaises est équipée d'un ordinateur, et les élèves l'utilisent au quotidien : blogs, MSN, forums, sites, recherches, le numérique est devenu un compagnon de vie. Est-ce à dire que l'école n'est pas concernée par son apprentissage ?... Il n'en est rien ; si les enseignants s'en servent pour eux-mêmes, ils l'utilisent aussi pour diversifier leur enseignement : y déposer leurs cours pour les absents ou les compléter, mettre en ligne le cahier de texte ou des vidéos pour les langues... l'outil est entré à l'école. On utilise son aspect ludique pour encourager l'effort (écriture, réécriture), mais on questionne aussi son usage et son sens pour une pratique raisonnée et citoyenne. Véritable éducation à la recherche pour diversifier les outils, vérifier et hiérarchiser les infos, on observe, questionne, analyse, et on apprend aussi à réfléchir sur les conséquences d'une mise en ligne... Comptes rendus de lecture, poèmes, journal de classe, bibliothèque, un nouveau lien se crée entre l'école et la maison, permettant, par exemple, à une élève handicapée de suivre le cours en direct. La pédagogie se fait créative, et encadre un espace collaboratif riche et varié pour correspondre en multimédia, découvrir le monde, détourner des dialogues de films pour la mise en exergue de pratiques à risques (drogues, sexualité, etc.). On exporte à l'étranger les richesses du patrimoine local, et la clef USB remplace le classeur... Espace et temps sont redéfinis, et l'outil prend une place importante à l'heure de la mondialisation. La conférence mondiale du Fonds de solidarité numérique a le projet de former quatre millions d'enseignants et seize millions d'élèves africains d'ici 2010. En attendant, ce numéro vous ouvre pages, blogs et idées pour le numérique à l'école...
Cet article provient de Le cahier de textes de Patrick RICHARD professeur de Technologie 1985 à 2024
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https://patrickrichard.eu/sections.php?op=viewarticle&artid=38