(3100 mots dans ce texte ) - lu : 1722 Fois
Une croissance économique soutenue et partagée peut entraîner des progrès, créer des emplois décents pour tous et améliorer le niveau de vie.
La COVID-19 a bouleversé des milliards de vies et mis l’économie mondiale en péril. En effet, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une récession aussi grave ou pire encore que celle de 2009. Alors que les pertes d’emploi s’intensifient, l’Organisation internationale du Travail estime que près de la moitié de la main-d’œuvre mondiale risque de perdre ses moyens de subsistances.
Même avant l’apparition de la COVID-19, un pays sur cinq — où vivent des milliards de personnes dans la pauvreté — était susceptible de voir le revenu par habitant stagner ou baisser en 2020. Aujourd’hui, les ravages économiques et financiers provoqués par la pandémie de COVID-19 — tels que les perturbations de la production industrielle, la chute des prix des produits de base, la volatilité des marchés financiers et l’insécurité croissante — compromettent la croissance économique déjà faible et aggravent les risques accrus liés à d’autres facteurs.
https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/economic-growth/
8.1 Maintenir un taux de croissance économique par habitant adapté au contexte national et, en particulier, un taux de croissance annuelle du produit intérieur brut d’au moins 7 % dans les pays les moins avancés.
8.2 Parvenir à un niveau élevé de productivité économique par la diversification, la modernisation technologique et l’innovation, notamment en mettant l’accent sur les secteurs à forte valeur ajoutée et à forte intensité de main-d’œuvre.
8.3 Promouvoir des politiques axées sur le développement qui favorisent des activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation et stimulent la croissance des microentreprises et des petites et moyennes entreprises et facilitent leur intégration dans le secteur formel, y compris par l’accès aux services financiers.
8.4 Améliorer progressivement, jusqu’en 2030, l’efficience de l’utilisation des ressources mondiales du point de vue de la consommation comme de la production et s’attacher à ce que la croissance économique n’entraîne plus la dégradation de l’environnement, comme prévu dans le cadre décennal de programmation relatif à la consommation et à la production durables, les pays développés montrant l’exemple en la matière.
8.5 D’ici à 2030, parvenir au plein emploi productif et garantir à toutes les femmes et à tous les hommes, y compris les jeunes et les personnes handicapées, un travail décent et un salaire égal pour un travail de valeur égale.
8.6 D’ici à 2020, réduire considérablement la proportion de jeunes non scolarisés et sans emploi ni formation.
8.7 Prendre des mesures immédiates et efficaces pour supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite d’êtres humains, interdire et éliminer les pires formes de travail des enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats et, d’ici à 2025, mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes.
8.8 Défendre les droits des travailleurs, promouvoir la sécurité sur le lieu de travail et assurer la protection de tous les travailleurs, y compris les migrants, en particulier les femmes, et ceux qui ont un emploi précaire.
8.9 D’ici à 2030, élaborer et mettre en œuvre des politiques visant à développer un tourisme durable qui crée des emplois et mette en valeur la culture et les produits locaux.
8.10 Renforcer la capacité des institutions financières nationales de favoriser et généraliser l’accès de tous aux services bancaires et financiers et aux services d’assurance
8.a Accroître l’appui apporté dans le cadre de l’initiative Aide pour le commerce aux pays en développement, en particulier aux pays les moins avancés, y compris par l’intermédiaire du cadre intégré renforcé pour l’assistance technique liée au commerce en faveur des pays les moins avancés.
8.b D’ici à 2020, élaborer et mettre en œuvre une stratégie mondiale en faveur de l’emploi des jeunes et appliquer le Pacte mondial pour l’emploi de l’Organisation internationale du Travail.
Ce huitième objectif reconnaît l’importance d’une croissance économique soutenue, partagée et durable afin d’offrir à chacun un emploi décent et de qualité. Il vise à éradiquer le travail indigne et à assurer une protection de tous les travailleurs. Il promeut le développement d’opportunités de formation et d’emploi pour les nouvelles générations, accompagnée d’une montée en compétences sur les emplois "durables". L’ODD8 prévoit également une coopération internationale renforcée pour soutenir la croissance et l’emploi décent dans les pays en développement grâce à une augmentation de l’aide pour le commerce, à la mise en place de politiques axées sur le développement et à une stratégie mondiale pour l’emploi des jeunes.
Titre de la cible | Descriptif de la cible |
---|---|
Croissance du PIB | 8.1 : Maintenir un taux de croissance économique par habitant adapté au contexte national et, en particulier, un taux de croissance annuelle du produit intérieur brut d’au moins 7 % dans les pays les moins avancés |
Productivité économique | 8.2 : Parvenir à un niveau élevé de productivité économique par la diversification, la modernisation technologique et l’innovation, notamment en mettant l’accent sur les secteurs à forte valeur ajoutée et à forte intensité de main-d’œuvre |
Développement des TPE et PME | 8.3 : Promouvoir des politiques axées sur le développement qui favorisent des activités productives, la création d’emplois décents, l’entrepreneuriat, la créativité et l’innovation et stimulent la croissance des micro-entreprises et des petites et moyennes entreprises et facilitent leur intégration dans le secteur formel, y compris par l’accès aux services financiers |
Utilisation efficiente des ressources | 8.4 : Améliorer progressivement, jusqu’en 2030, l’efficience de l’utilisation des ressources mondiales du point de vue de la consommation comme de la production et s’attacher à ce que la croissance économique n’entraîne plus la dégradation de l’environnement, comme prévu dans le cadre décennal de programmation relatif à la consommation et à la production durables, les pays développés montrant l’exemple en la matière |
Plein emploi et travail décent | 8.5 : D’ici à 2030, parvenir au plein emploi productif et garantir à toutes les femmes et à tous les hommes, y compris les jeunes et les personnes handicapées, un travail décent et un salaire égal pour un travail de valeur égale |
Accès des jeunes à l’emploi et la formation | 8.6 : D’ici à 2020, réduire considérablement la proportion de jeunes non scolarisés et sans emploi ni formation |
Exploitation des enfants Traite Travail forcé |
8.7 : Prendre des mesures immédiates et efficaces pour supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite d’êtres humains, interdire et éliminer les pires formes de travail des enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats et, d’ici à 2025, mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes |
Droits & sécurité au travail | 8.8 : Défendre les droits des travailleurs, promouvoir la sécurité sur le lieu de travail et assurer la protection de tous les travailleurs, y compris les migrants, en particulier les femmes, et ceux qui ont un emploi précaire |
Tourisme durable | 8.9 : D’ici à 2030, élaborer et mettre en œuvre des politiques visant à développer un tourisme durable qui crée des emplois et mette en valeur la culture et les produits locaux |
Accès aux services financiers et d’assurance | 8.10 : Renforcer la capacité des institutions financières nationales de favoriser et généraliser l’accès de tous aux services bancaires et financiers et aux services d’assurance |
Aide pour le commerce des PED | 8.a : Accroître l’appui apporté dans le cadre de l’initiative Aide pour le commerce aux pays en développement, en particulier aux pays les moins avancés, y compris par l’intermédiaire du cadre intégré renforcé pour l’assistance technique liée au commerce en faveur des pays les moins avancés |
Pacte mondial pour l’emploi | 8.b : D’ici à 2020, élaborer et mettre en œuvre une stratégie mondiale en faveur de l’emploi des jeunes et appliquer le Pacte mondial pour l’emploi de l’Organisation internationale du Travail |
Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.
L’activité de la France connaît une nette accélération ( 1,9 % sur 2017), un rythme de croissance jamais égalé depuis 2011 confirmant le dynamisme actuel de l’économie française.
Le déficit public est passé sous la barre des 3 % en 2017, ce qui permet à la France de sortir de la procédure de déficit excessif de l’Union européenne .
Néanmoins, face à un taux de chômage qui diminue mais demeure important depuis la crise de 2008, l’emploi est l’un des défis majeurs des prochaines années. Le chômage touche particulièrement les territoires d’Outre-mer (le taux de chômage étant de 21,3 % en Guyane et 29 % à la Réunion), les jeunes (24 % des 15-24 ans actifs sont sans emploi) et les migrants (20, 7% des immigrés hors Union européenne).
L’invention d’un nouveau modèle productif et social plus respectueux de l’environnement constitue une nécessité, mais également une opportunité en termes d’emploi et de compétences. Les éco-activités et l’emploi environnemental au sens strict représentent près de 2% de la population active : 456 000 emplois. Les professions vertes (qui ont une finalité environnementale) ou verdissantes (dont l’exercice évolue avec les préoccupations environnementales) représentent 4 millions d’emplois.
A ces volumes, s’ajoutent les activités et emplois de l’économie sociale et solidaire (ESS) un secteur en croissance en France ; la plus importante entreprise ESS en Europe est d’ailleurs française. Il s’agit du Groupe SOS.
Agir pour des sociétés plus justes, le plein emploi productif et un travail décent, est la condition d’une croissance économique plus durable.
Or, plus de 60% de la population active mondiale occupent un emploi dans l’économie informelle selon l’Organisation internationale du travail (OIT). La plupart des travailleurs sont privés de protection sociale et de droits au travail. L’absence de règles peut nuire à l’économie et à la productivité des travailleurs alors que les entreprises veulent être de plus en plus compétitives dans une économie mondialisée. Ce phénomène peut également représenter un véritable manque à gagner pour les finances publiques, qu’il est encore difficile de mesurer.
Conséquemment et malgré des évolutions positives indéniables, plus de la moitié de la population mondiale ne profite d’aucune des différentes prestations sociales, soit quatre milliards de personnes, selon l’OIT (source : « Rapport mondial sur la protection sociale », 2017).
En outre, environ 168 millions d’enfants dans le monde sont privés de leur enfance parce qu’ils sont impliqués dans le travail. Pire encore, 115 millions d’entre eux exercent des activités dangereuses selon l’Unicef. Or, l’article 32 de la Convention internationale des droits de l’enfant stipule que "Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social."
L’adaptation des comportements des touristes constitue également un défi pour la mise en œuvre de l’ODD8 (et l’ODD12). Le tourisme durable est défini par l’Organisation mondiale du tourisme comme « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ». Il vise l’équilibre entre les trois piliers du développement durable dans la production et réalisation d’activités touristiques.
55 %de la population mondiale n'a accès à aune prestation sociale : ni retraite, ni chômage, ni assurance maladie, etc. (OIT, 2017).
Le gouvernement français a lancé une initiative, la nouvelle France industrielle, qui vise à positionner les entreprises françaises sur les nouveaux marchés économiques porteurs.
Dans le même esprit et à destination de l’ensemble du secteur privé, le Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte) a pour objectifs de redonner aux entreprises les moyens d’innover, d’investir, de prospecter de nouveaux marchés, de se transformer, de grandir, de créer des emplois et d’accompagner la transition écologique et énergétique. Une loi éponyme, élaborée de manière participative avec le secteur privé , sera adoptée en 2018.
Afin d’accompagner cette ambition économique, le Plan d’Investissement dans les Compétences vise à former un million de jeunes peu qualifiés et un million de demandeurs d’emploi de longue durée faiblement qualifiés et à transformer en profondeur l’offre de formation. C’est un effort sans précédent de 15 milliards d’euros qui est conduit entre 2018 et 2022 pour consolider la reprise économique et la cohésion de notre société.
Dans le sens de la transition écologique et solidaire portée par l’Agenda 2030, le plan d’investissement dans les compétences prévoit notamment
Parallèlement, la réforme de la formation professionnelle lancée en 2018 ambitionne de rénover le modèle social, en se dotant d’outils mieux adaptés pour accompagner l’évolution du marché du travail. Les perspectives de reprise semblent positives, notamment grâce aux investissements dans les secteurs d’avenir tels que l’économie numérique ou la transition énergétique. L’entreprenariat, le tourisme durable et l’économie circulaire sont également des leviers privilégiés de croissance.
A l’international, la France s’engage via divers outils et programmes. À titre d’illustration, l’initiative du Cap, lancée en 2008 sous l’impulsion de la France, intègre un fonds de garantie (ARIZ), doté de 250 milliards d’euros, pour faciliter l’accès des PME africaines au crédit bancaire et au capital. Les lignes de crédit ouvertes aux banques locales et le travail de Proparco dans le secteur financier encouragent cette dynamique visant à soutenir une croissance riche en emploi.
En outre, les Printemps arabes ont confirmé les besoins d’intégrer l’emploi et la formation dans un continuum d’actions au service du développement, dans des régions où les jeunes sont à la fois majoritaires et massivement en proie au chômage. La coopération française met ainsi l’accent sur la formation professionnelle en Tunisie ; sur les projets dits de travaux à haute intensité de main d’œuvre en Côte d’Ivoire et en République centrafricaine.
Le Global Compact et ses réseaux locaux sont les catalyseurs - et les traducteurs - de la logique transformationnelle des ODD pour les entreprises. Global Compact Francepropose différents outils et temps d’échanges aux entreprises membres. Il organise par ailleurs un Tour de France des PME afin de réintégrer ces dernières dans les débats sur la responsabilité sociétale et les ODD (d’autant que les PME et TPE représentent aujourd’hui 99 % du tissu économique et près de 50 % de l’emploi en France).
Les Cordées de la réussite ont pour but de faciliter l’accès à l’enseignement supérieur et notamment aux filières d’excellence pour les jeunes issus de milieu modeste qui peuvent voir leur ambition scolaire bridée en raison de leur origine sociale ou territoriale. Chaque cordée est un partenariat entre des établissements de l’enseignement supérieur (université, grande école, etc.) et des lycées, notamment professionnels, ou des collèges. Des tutorats sont notamment mis en place entre lycéens et étudiants volontaires afin de mieux faire connaître les études supérieures aux lycéens et de les soutenir dans leurs ambitions.
Dans le département du Pas-de-Calais (62), l’usine Bridgestone de Béthune a créé le « Campus des métiers », qui en proposant une formation à 80% pratique et à 20 % théorique, permet à ses stagiaires d’être diplômés et à l’entreprise de développer les compétences et ainsi pallier le manque de main d’œuvre qualifiée. Depuis, une trentaine de demandeurs d’emploi ont été formés aux métiers d’assembleurs pneumatiques et conducteurs de machine.
L’ONG Ressources Humaines Sans Frontières agit pour les droits de l’Homme au travail. Elle a par exemple organisé un webinaire en 2016 à la suite duquel la Région Occitanie, ayant participé à l’exercice, s’est engagée à travailler sur la cible 8.7 en se focalisant sur les bâtiments et les travaux publics, notamment via une analyse fine des appels d’offre. L’ONG va régulièrement à la rencontre des entreprises françaises pour prouver qu’il est possible d’améliorer les conditions de travail tout en faisant progresser qualité et productivité.
Consulter les ressources liées à l’ODD8 :
Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources
Soutenir des modes de production et de consommation responsables
Lutter contre les inégalités et la pauvreté et assurer la solidarité et la cohésion sociale
Depuis 2001 hébergé chez Octave
Depuis 2005 propulsé par le CMS NPDS
Depuis 2016 Galerie des objets 3D hébergée chez Alban DENOYEL cofondateur de Sketchfab
Pages vues depuis 22/03/2020 : 12 568 201