Objet : "Développons des Universités de Technologie dans les villes moyennes !"

Madame,

En 2016, lors de la venue de monsieur le président Emmanuel MACRON, à Laval en Mayenne, pour la cérémonie des Labels French Tech, nous avions échangé quelques courtoisies et imaginé nous rencontrer. Nous aimerions aujourd’hui attirer votre regard sur la place des villes moyennes dans une structure de l’enseignement supérieur bâtie autour des communautés d'universités d’excellence mondiale. Nous imaginons qu’elles sont par leur diversité, par la grande proximité des femmes et des hommes qui les composent, à même, d’accueillir, des Universités de Technologie en phase avec les problématiques de formation et d’emploi de ces territoires.

Afin d’éclairer au mieux votre point de vue, nous vous offrons deux Livres « La technologie entre à l’université » et « L’université et ses territoires ». Ils posent un regard particulier sur la production universitaire dans les villes moyennes et démontre qu’elles peuvent devenir un terreau fertile de la cohésion de la nation et de l’égalité des chances au service d’une mixité des territoires.

Les études scientifiques, techniques souffrent de la désaffection de notre jeunesse. L’économie des objets mobilise de plus en plus d’intelligence, le défi mondial de l’accès global à la connaissance est ouvert.

L’association Technologie Éducation Culture aimerait parier sur l’avenir en participant au débat sur le développement de la société de la connaissance. Nous aimerions que la France puisse conserver une place dans le concert mondial du savoir. Nous aimerions que la France structure son intelligence des objets réels et virtuels.

Le monde qui s’ouvre à nous sera empreint d’objets technologiques dans et hors de nous. La  maitrise du développement de notre rapport social au monde des objets réels et virtuels que nous produisons doit-être au centre de nos préoccupations et portée aux regards des questions de développement durable.

Un écosystème d’innovation et de croissance se nourrit des qualifications s’appuyant sur le cursus LMD.  En renforçant la compétitivité des PME, en organisant les relations université-entreprise et donc en créant des filières universitaires qui favorisent l’innovation et le développement de technologies nouvelles pour ces PME nous redonnerons espoir.

Il existe actuellement trois universités de Technologie, Compiègne, Troyes et Belfort-Montbéliard. Il existe une multitude d’IUT répartis sur le territoire en phase avec une réalité professionnelle locale. Il existe un réseau d’écoles d’ingénieurs de très haut niveau. Il existe des filières technologiques universitaires en plein essor. Le réseau fibre très haut débit relie ces intelligences qui concourent toutes à co-construire une mémoire numérique  des objets afin d’enrichir notre patrimoine industriel matériel et immatériel.

C’est dans cet esprit que nous suggérons l’ouverture d’une conférence sur l’éducation Technologique afin de bâtir une structure universitaire ouverte à toutes et tous. Elle seule serait à même d’assurer cette mission :

Quel avenir pour une éducation Technologique pour tous, par tous, partout, et tout au long de la vie ?

En vous remerciant par avance de l’intérêt que vous portez à notre volonté de contribuer à la réflexion sur l’organisation de l’enseignement de la Technologie, nous avons l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance une audience.

Veuillez agréer, Madame la ministre, l'expression de notre très haute considération.

Patrick RICHARD

Président de l’association Technologie Éducation Culture

Réponse de Frédérique VIDAL à la lettre : "Développons des Universités de Technologie dans les villes moyennes !"

Monsieur le Président,

Je vous remercie vivement de votre courrier, ainsi que de votre envoi des deux ouvrages relatifs à la « Technologie à l' université » et à « l' Université et ses territoires ». L'un comme l' autre témoignent parfaitement de l' importance des universités de technologie et de l'importance de la présence de l'enseignement supérieur et de la recherche dans les villes moyennes en France.

J'y suis d'autant plus attentive que je demeure extrêmement attachée à ce que, aux côtés des grands pôles d'excellence universitaires à visée mondiale dont vous faites état, les pôles universitaires proches de leur territoire trouvent leur pleine reconnaissance et affirment leur signature propre, qui est gage de leur excellence. Ce sont eux, en effet, qui peuvent assurer une véritable cohésion des territoires et une mixité sociale qui offre une chance à chacun.

La réforme du premier cycle post-bac que je conduis actuellement va également en ce sens. Elle vise à offrir à tous les bacheliers un parcours d'études cohérent et adapté au profil de chacun. Sur l' ensemble du territoire, l'enseignement supérieur jouera pleinement son rôle au service de la mobilité sociale et de l' émancipation intellectuelle dans lequel chacun pourra réussir.

En vous remerciant encore de votre courrier et de vos ouvrages, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l' assurance de ma parfaite considération.

Frédérique VIDAL